En 2020, des millions de Canadiens ont travaillé à domicile pour la première fois. Du jour au lendemain, ils ont dû s’habituer aux applications de réunion, de collaboration et de ressources humaines.
Cependant, cette nouvelle réalité a entraîné bien plus que quelques changements dans les habitudes de travail : elle a bouleversé la vie personnelle de tout un chacun.
Pour déterminer les conséquences de la pandémie de COVID-19 sur le bien être au travail, nous avons interrogé plus de 1 000 employés canadiens à travers un sondage sur les avantages et les inconvénients du télétravail et sur la façon dont leur vie a changé depuis qu’ils travaillent à domicile.
Points saillants de l’étude :
- 32 % des employés canadiens qui ont commencé à travailler à domicile pendant la pandémie se sentent plus stressés, mais 38 % se sentent moins stressés.
- 33 % des employés apprécient plus leur travail aujourd’hui qu’avant le début de la pandémie.
- 73 % des télétravailleurs rapportent des symptômes d’épuisement professionnel.
- 85 % des télétravailleurs souhaitent continuer de travailler à la maison, au moins à temps partiel.
- Les jeunes employés qui travaillent à domicile ont plus tendance à se sentir épuisés, mais aussi à en parler avec leur employeur.
Le travail à domicile exerce une certaine influence sur les niveaux de stress
Sur les 1,012 employés interrogés, 30 % ont commencé à travailler à domicile pendant la pandémie. En plus de devoir gérer le stress lié à la COVID-19 et ses conséquences économiques, ces employés doivent gérer leur vie personnelle et familiale. Bien que 38 % se disent moins stressés qu’avant la pandémie, d’autres répondants rapportent une expérience contraire.
En effet, 32 % déclarent que leur niveau de stress a augmenté. Parmi les principales causes de stress supplémentaire, on compte l’absence de séparation entre le travail et la vie personnelle (mentionnée par 44 % des répondants), la pression de la charge de travail (37 %) et la peur de perdre son emploi (36 %).
Les résultats du sondage indiquent une augmentation du stress pour environ le tiers des télétravailleurs canadiens. Pour beaucoup d’entre eux, ce stress est lié à leur nouvel environnement de travail. Les employeurs doivent en tenir compte dans leurs stratégies de retour au travail.
L’opinion des travailleurs sur leur employeur influencée par la pandémie
Interrogés sur leur sentiment envers leur employeur, plus d’un tiers des répondants (33 %) affirment aimer davantage leur travail et leur employeur maintenant, tandis que pour 45 %, leur opinion n’a pas changé. Les personnes dont l’opinion s’est détériorée mentionnent comme raison principale le fait que leur travail est devenu monotone, ennuyeux ou répétitif (rapporté par 45 % des répondants), et 32 % ont souligné la réponse insatisfaisante de leur employeur à la pandémie.
Dans 49 % des cas, les employés rapportent que leurs gestionnaires les ont contactés soit individuellement, soit dans le cadre d’une communication de groupe, pour discuter du bien-être au travail, en particulier de leur bien-être mental. Lorsqu’on leur demande si leur relation avec leur gestionnaire est meilleure au bureau ou à la maison, 44 % estiment que les deux situations se valent, et seuls 16 % affirment qu’elle s’est améliorée depuis qu’ils travaillent à domicile.
Puisque les employés ne travaillent plus dans les bureaux habituels, les gestionnaires doivent apprendre à détecter les sources et les symptômes du stress et les résoudre de manière proactive. La Commission de la santé mentale du Canada dispose de ressources pour aider les employeurs à créer un environnement de travail favorable à la santé mentale.
Avantages et les inconvénients du télétravail selon les employés
Nous avons demandé aux répondants s’ils aimaient mieux travailler à domicile ou au bureau pour différents aspects de leur travail.
- 56 % affirment que la configuration du lieu de travail est meilleure au bureau.
- 68 % estiment que travailler au bureau est préférable pour collaborer avec leurs collègues.
- 67 % disent qu’il est plus facile de créer un lien avec la culture de la société au bureau.
- 42 % déclarent que travailler au bureau leur procure plus de satisfaction de manière générale.
- La majorité des répondants pensent que leurs chances de cheminement professionnel ou de promotion sont meilleures au bureau (35 %) qu’à domicile (15 %).
Malgré tout, 85 % des employés qui ont commencé à travailler à domicile pendant la pandémie déclarent qu’ils aimeraient continuer le télétravail à l’avenir. Seulement 14 % aimeraient rester à domicile à temps plein, tandis que les autres répondants seraient satisfaits d’un modèle hybride, c’est-à-dire de partager leur temps entre la maison et le bureau..
Cette volonté de travailler à domicile s’explique peut-être par le fait que 55 % croient qu’ils pourraient ainsi mieux équilibrer leur vie professionnelle et leur vie privée. Cet aspect est le seul pour lequel les répondants ont exprimé une préférence pour le travail à domicile.
Dans 73 % des cas, les télétravailleurs rapportent des symptômes d’épuisement professionnel
Alors que moins du tiers des employés qui ont commencé à travailler à domicile en 2020 se disent plus stressés, près des trois quarts (73 %) rapportent au moins un symptôme d’épuisement professionnel.
Lorsque les répondants ont dû évaluer leur degré d’épuisement professionnel, 2 % des répondants ont déclaré qu’il avait atteint des niveaux « extrêmes » et 8 % ont rapporté un épuisement professionnel « considérable ». En outre, 30 % rapportent un épuisement modéré. Ce sont en tout 40 % de répondants faisant l’expérience d’une certaine fatigue liée au télétravail.
Le site officiel du gouvernement du Québec définit l’épuisement professionnel comme le “résultat d’un stress chronique lié au travail.”. Il se caractérise par un sentiment d’épuisement, une perte d’efficacité et un retrait vis-à-vis du travail.
Parmi les télétravailleurs interrogés, les symptômes d’épuisement professionnel les plus rapportés sont le sentiment d’isolement (34 %), de la difficulté à dormir (30 %) et des problèmes de concentration (28 %).
Les gestionnaires doivent garder à l’esprit les difficultés découlant de la pandémie et du télétravail lorsqu’ils examinent le bien-être au travail et chercher à fournir des outils aux employés pour les aider.
Les jeunes employés sont plus sensibles aux mauvais côtés du travail à domicile
L’étude indique clairement que les employés vivent l’expérience du télétravail différemment selon leur tranche d’âge :
- 80 % des employés de 18 à 25 ans déclarent faire l’expérience d’un épuisement professionnel.
Ce nombre diminue graduellement selon les tranches d’âge :
- 78 % pour les 26 à 35 ans
- 73 % pour les 36 à 45 ans
- 57 % pour les 46 à 55 ans
- 49 % pour les 56 à 65 ans
Les jeunes employés ont plus tendance à parler de bien-être mental avec leur gestionnaire. Parmi les répondants âgés de 18 à 25 ans, 71 % ont pu en discuter avec leur supérieur hiérarchique. Cette proportion diminue de façon constante pour les employés plus âgés; elle passe à 34 % pour les employés ayant entre 56 et 65 ans.
Depuis le début de la pandémie, les employés de moins de 25 ans affirment apprécier davantage leur travail et leur employeur. Parmi eux, 41 % déclarent que leur opinion s’est améliorée, contre 22 % des travailleurs âgés et 30 à 35 % des travailleurs des autres tranches d’âge.
Les entreprises s’habituent à avoir des employés de différentes générations au travail. Dans cette optique, les gestionnaires devraient réfléchir à la manière dont une approche plus segmentée du bien-être des employés pourrait mieux répondre aux besoins de ces derniers.
Méthodologie du sondage
Le sondage Capterra HR in the New Era Survey 2021 a été mené en janvier 2021.
Les répondants sont des travailleurs de petites et moyennes entreprises (PME) de 2 à 500 employés dans les pays suivants :
- Allemagne (1 098 réponses)
- Royaume-Uni (1 050 réponses)
- Canada (1 012 réponses)
- France (1 001 réponses)
- Italie (1 000 réponses)
- Espagne (999 réponses)
- Brésil (994 réponses)
- États-Unis (922 réponses)
- Pays-Bas (883 réponses)
Les répondants donnent un échantillon représentatif (par âge et sexe) de la population de chaque pays. Les questions ont été formulées afin que chaque répondant en comprenne parfaitement le sens et le sujet.