Pour que la société atteigne ses objectifs de développement et de consommation durable, les entités publiques, les entreprises, tout comme les consommateurs, doivent mettre la main à la pâte. Pour cet article, Capterra a interrogé plus de 1 000 consommateurs canadiens, dont plus de 200 résidents québécois, pour en savoir plus sur leur participation à l’économie circulaire.

Étude sur la consommation durable au Canada

D’ici 2030, le Canada prévoit de réduire considérablement la production de déchets dans le cadre de la Stratégie fédérale de développement durable. Prévention, réduction, recyclage et réutilisation sont les quatre piliers de l’ économie circulaire, lesquels nous avons abordés dans la première partie de cette enquête. Entre autres objectifs, le gouvernement s’est fixé d’atteindre celui du zéro déchet plastique.

Les objectifs d’économie circulaire ne peuvent être atteints que si les entreprises privées et les consommateurs participent. Les efforts d’économie circulaire requièrent d’investir dans de nouveaux programmes et d’apporter des améliorations durables pour les entreprises, comme la gestion de leur consommation énergétique ou de leurs stocks. Les consommateurs peuvent choisir d’acheter auprès d’entreprises pratiquant l’économie circulaire et revendre, ou bien donner les produits dont ils n’ont plus besoin pour prolonger leur cycle de vie. 

Pour explorer les opportunités qui s’offrent aux PME et en savoir plus sur l’opinion et les habitudes des citoyens quant à l’économie circulaire et la consommation durable, nous avons interrogé plus de 1 000 consommateurs canadiens, dont 219 résident au Québec. Vous trouverez la méthodologie complète de cette étude au bas de cet article. 

Que pensent les Québécois de la consommation durable?

La consommation durable désigne un mode de consommation où les clients qui veulent acheter des produits et des services optent pour des pratiques moins nocives pour l’environnement et plus éthiques. Les consommateurs de ce type sont motivés par l’idée de consommer de façon durable et de soutenir des entreprises qui suivent les principes d’économie circulaire. 

La majorité des consommateurs québécois interrogés (82 %) pensent que leur comportement et leurs choix peuvent avoir un impact positif sur l’environnement, indiquant une prise de conscience élevée du besoin de consommation durable. Un pourcentage équivalent (83 %) préfère acheter des produits issus de pratiques d’économie circulaire. 

Ces préférences peuvent aider les entreprises ayant déjà implémenté de telles pratiques à séduire des consommateurs durables. Voici quelques exemples de produits durables actuellement disponibles :

  • Produits zéro kilomètre
  • Produits fabriqués à partir d’éléments durables
  • Produits fabriqués à partir d’éléments recyclés
  • Produits reconditionnés ou réutilisés
  • Produits provenant d’entreprises proposant des programmes de rachat ou de recyclage
  • Produits alimentaires provenant d’entreprises visant à réduire le gâchis alimentaire
Conseil pour les PME : nous n’avons indiqué que quelques-uns des nombreux exemples de consommation durable. Pour savoir ce que votre entreprise est capable d’accomplir dans ce domaine, un logiciel de durabilité peut vous aider à analyser les processus et les opérations actuels et suggérer des améliorations.

Quelles sont les habitudes durables des Québécois?

Comme indiqué précédemment, la participation des consommateurs est un élément clé de l’économie circulaire. Certains programmes peuvent s’avérer plus viables que d’autres selon les habitudes des Canadiens. 

Les habitudes durables les plus répandues parmi les participants interrogés concernent leurs habitudes de recyclage : 78 % évitent d’ajouter des sacs d’épicerie en plastique dans le cycle de recyclage en utilisant des sacs réutilisables, et 73 % trient leurs déchets.

Habitudes de magasinage durable au Québec

Produits zéro kilomètre

Un consommateur québécois sur cinq (21 %) dit acheter “régulièrement” des produits locaux ou des produits zéro kilomètre. 55 % en achètent “parfois”, ce qui révèle que de nombreux consommateurs privilégient ces options quand elles sont disponibles. 

Comme trois quarts des participants achètent des produits locaux à des fréquences diverses, soutenir des PME locales semble être un facteur de décision pour bien des Québécois. Si une entreprise est capable de passer à un modèle approvisionné localement, de telles informations devraient figurer sur l’emballage pour attirer le regard du consommateur responsable.

Programmes de rachat

Bien que la plupart des consommateurs québécois interrogés (35 %) n’aient jamais participé à un programme de rachat, près d’un quart (22 %) d’entre eux disent y participer de temps en temps. Quant à une participation plus fréquente aux programmes de rachat, les consommateurs québécois s’avèrent plus nombreux que les consommateurs canadiens interrogés.

Comparaison de la fréquence de participation aux programmes de rachat

Malgré une participation relative dans les programmes de rachat, de nombreux québécois disent s’intéresser à l’allongement de la durée de vie des produits. Lorsqu’on leur demande s’ils s’en soucient, 81 % acquiescent, dans une certaine mesure.

Avec un intérêt marqué pour le recyclage, mais une participation mitigée aux programmes de rachat, il est possible que les consommateurs manquent d’opportunités pour réintégrer leurs produits dans le cycle de fabrication. Pour les entreprises qui envisagent d’implémenter un programme de rachat ou d’échange, les outils de gestion du cycle de vie des produits peuvent aider à repenser les processus de conception, de fabrication et de stockage pour soutenir un nouveau modèle.

Réduction du gaspillage alimentaire

Lorsqu’il s’agit de consommation durable dans le secteur alimentaire, la participation des consommateurs est faible. Les applications conçues pour lutter contre le gaspillage alimentaire, comme TooGoodToGo et FlashFood, indiquent aux consommateurs où trouver des aliments qui seraient autrement jetés. Plus d’un quart des participants québécois interrogés (32 %) connaissent l’existence de ces applications, mais seulement 7 % d’entre eux s’en servent actuellement.

Si le soutien actuel à ces mesures anti gaspillage est plutôt faible, une meilleure sensibilisation du grand public pourrait y remédier. Près de la moitié des participants à notre enquête (45 %) ne connaissent pas les applications dont nous avons parlé, mais se montrent intéressés par le concept. Peut-être que le fait de cibler les consommateurs durables à l’aide de marketing mobile, grâce auquel ils pourraient télécharger de telles applications, pourrait amener davantage de Québécois à s’intéresser aux mesures de lutte contre le gaspillage alimentaire.

Les entreprises qui implémentent des programmes visant à réduire le gaspillage alimentaire pourraient ainsi gagner de nouveaux consommateurs. 29 % des Québécois interrogés indiquent qu’ils soutiendraient pécuniairement une entreprise ayant adopté des mesures visant à lutter contre le gaspillage alimentaire, tandis que 48 % d’entre eux le feraient si cela était pratique logistiquement parlant.

L’économie des produits d’occasion au Canada

Par rapport aux autres pays où nous avons mené cette enquête, les Canadiens sont plus susceptibles de participer à l’économie des produits d’occasion. Deux tiers des Canadiens interrogés (63 %) achètent des produits d’occasion au moins parfois, soit 12 points de pourcentage de plus que les Français (51 %) et 6 points de plus que les Anglais (57 %). En comparaison, les Québécois sont 58 % à acheter des produits de seconde main.

Économie des produits d'occasion à travers le monde

Avec un tel soutien du marché d’occasion, il est intéressant de se pencher sur la façon dont les consommateurs interagissent avec ce dernier.

Les habitudes d’achat d’occasion

Parmi les Québécois qui achètent des produits d’occasion au moins occasionnellement (soit 89 %), plus de la moitié (53 %) achètent des livres d’occasion. Les achats d’occasion courants concernent les domaines suivants :

  • Ameublement (45 %)
  • Électronique (44 %)
  • Habillement (42 %)

Parmi l’ensemble des Canadiens ayant répondu à l’enquête, la plupart des acheteurs de biens d’occasion (64 %) le font dans des magasins physiques. Cependant, les Québécois sont moins nombreux à faire leurs achats de cette façon : 51 % d’entre eux fréquentent des boutiques vintage ou des magasins spécialisés. De fait, la plupart des répondants québécois achetant des produits d’occasion (62 %) le font en ligne, sur des sites Internet dédiés comme Kijiji ou eBay

Lorsqu’on les a interrogés au sujet des vendeurs de produits d’occasion, la plupart des Québécois interrogés (47 %) n’avaient pas de préférence marquée. Cependant, plus d’un tiers des participants (38 %) préfèrent acheter des produits d’occasion sur un site Internet dédié ou dans un magasin multimarque. Seulement 15 % préfèrent acheter directement auprès du fabricant. Cela peut être dû à la nature même des produits d’occasion : étant souvent uniques, les consommateurs peuvent préférer étudier une plus grande sélection avant de choisir le bon produit.

Conseil pour les PME : conserver le caractère unique des produits d’occasion est crucial pour toute entreprise désireuse de vendre de tels biens. Lorsqu’on vend des produits d’occasion en ligne, la gestion des stocks est particulièrement importante, car ils ne peuvent pas être réapprovisionnés en cas de survente.

Les habitudes de vente d’occasion

Les entreprises ne sont pas les seules à pouvoir vendre des produits d’occasion. Les particuliers peuvent eux aussi contribuer à la vente de produits de consommation durable, comme de nombreux consommateurs le font ou l’ont fait par le passé.

Fréquence à laquelle les consommateurs soucieux de l'environnement vendent des produits d'occasion

Dans l’ensemble, 76 % des Québécois interrogés ont vendu des objets d’occasion au moins une fois. Un pourcentage plus important de consommateurs (77 %) ont reconnu qu’ils donnent souvent les produits dont ils n’ont plus besoin, ce qui indique qu’une grande partie de la population contribue à soutenir l’économie circulaire au Québec.

Quant aux consommateurs qui ne participent pas à cet aspect du magasinage éthique, plus d’un quart (29 %) choisissent de ne pas le faire parce qu’ils préfèrent donner ou jeter les articles non utilisés au lieu de les vendre. De nombreux sites marchands d’occasion et réseaux sociaux permettent de proposer des objets gratuits, et il est possible que certains articles non désirés réintègrent le marché.

Conseil pour les PME : si votre entreprise s’approvisionne en produits d’occasion dans le cadre de sa chaîne logistique, l’utilisation d’un logiciel d’inventaire pour les boutiques de dépôt-vente et les magasins d’occasion peut vous aider à gérer les opérations de comptabilité, d’inventaire et de point de vente propres à votre secteur.

Les informations clés à retenir pour les PME

Si vous vous demandez comment attirer et retenir le consommateur soucieux de l’environnement, l’analyse des habitudes de notre étude vous aura fourni quelques indices. Les Canadiens interrogés semblent participer à l’économie circulaire, ou exprimer un intérêt pour diverses activités qui y sont liées, telles que :

  • Acheter des produits locaux ou kilomètre zéro
  • Participer à des programmes de rachat
  • Réduction du gaspillage alimentaire
  • Acheter et vendre des produits d’occasion

Qu’il s’agisse d’implémenter des modèles de consommation durable dans une entreprise existante ou de fonder une nouvelle société, il est conseillé d’accorder une attention particulière aux processus commerciaux. Vous pouvez bien entendu introduire des concepts pratiques dans les processus existants, comme la gestion des stocks, ou créer de nouvelles politiques plus vertes, telles que la gestion du cycle de vie des produits. Pour éviter que vos consommateurs ne vous accusent d’écoblanchiment, soutenez vos déclarations par des explications transparentes sur les mesures prises par votre entreprise dans ce domaine.

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Méthodologie

L’enquête Circular Economy de Capterra a été lancée en juillet et en août 2022 dans les pays suivants : Canada (1 006 participants, dont 219 résidents québécois), France (1 010 participants), Allemagne (1 010 participants) et le Royaume-Uni (1 027 participants). Les 4 053 participants devaient respecter les critères suivants :

  • Réside au Canada, en France, en Allemagne ou au Royaume-Uni
  • Doit avoir plus de 18 ans
  • Doit avoir renseigné son identité générationnelle
  • Comprend le concept d’économie circulaire (après avoir consulté une définition, a su sélectionner la description correspondante parmi trois options)